Le Parque Lençóis Maranhenses

Bercés toute la nuit par les grondements d’un violent orage, nous nous éveillons tranquillement le jeudi matin pour savourer un délicieux petit-déjeuner complet à l’ombre d’une jolie terrasse. Il n’y a pas foule dans le village mais notre pousada compte tout de même deux autres groupes de visiteurs, ce que nous comprenons vue la qualité des services! Au programme aujourd’hui: une randonnée dans le parc naturel des Lençóis Maranhenses. Il fait déjà très chaud lorsque nous quittons notre logement, mais à l’horizon de gros nuages d’orage menacent. Nous hésitons, mais pas longtemps: tant pis s’il pleut, nous sommes venus jusqu’ici pour voir le parc! La première étape du trajet consiste à sortir du village et se diriger vers l’Ouest pour atteindre les premières dunes. Facile à dire… Les chemins sont inondés et nous devons faire un grand nombre de détours à travers les marais pour trouver un passage sans se mouiller les pieds. Traverser de petites flaques limpides, passe encore, mais mettre les pieds dans les eaux noires des mares ne nous tente pas! Après avoir tourné presque une heure, il faudra pourtant nous y résoudre! Sous le regard curieux des bovins qui paissent alentours, nous avançons prudemment, de l’eau jusqu’aux genoux, pour rejoindre une piste de sable. Nous laissons les marécages sur notre droite et suivons les traces des Quads et autres 4×4 utilisés par les guides locaux pour acheminer les touristes dans les dunes.

Une fois arrivés sur le sable, la marche s’avère plus facile que nous le pensions. Tassé par les pluies des jours précédents, le sol ne se dérobe pas sous nos pieds et nous gravissons sans trop de difficultés les grandes dunes qui se succèdent devant nous. La blancheur du sable est éclatante et la lumière solaire se réverbère comme sur de la neige: vite les lunettes de soleil! Nous n’oublions pas que nous sommes dans le désert et pensons à nous protéger des rayons UV, d’autant que les nuages se sont finalement dispersés pour laisser place à un soleil de plomb. Nous prenons garde également à ne pas nous égarer: avec du sable à 360° autour de nous et des lagunes qui s’évaporent à grande vitesse, il est facile de perdre ses repères! Il ne nous faut pas marcher bien longtemps pour atteindre les premières piscines naturelles, coincées entre les creux du désert. Étrange phénomène que ces étendues d’eau turquoise qui ne sont pas absorbées dans le sol, façonnant le paysage caractéristique de ce parc naturel, d’ailleurs nommé Lençóis en référence à l’aspect drapé de ses dunes.

Le vent se lève et le soleil monte dans le ciel; nous cherchons une lagune adaptée à la baignade, mais ce n’est pas si simple. Il faut que les eaux soient peu profondes pour une température optimale, une situation un peu à l’abri du vent et surtout un fond stable! Ayant déjà expérimenté les sables mouvants de la baie du Mont Saint-Michel, nous sommes méfiants quant à la capacité du sol à nous engloutir. Et effectivement, un premier essai nous convainc de nous montrer prudents et de chercher un peu plus loin! Nous trouvons rapidement l’endroit idéal pour passer quelques heures à se prélasser dans l’eau limpide et nous sommes rejoints par Jennipher et Cédric, les Français rencontrés la veille. La journée défile alors que nous barbotons tranquillement en discutant de nos projets respectifs: eux-aussi en voyage au long-cours, le courant passe bien. Nous avons d’ailleurs le même programme pour nos derniers jours au Brésil! Alors que nous cuisons à feu doux dans notre petit bassin, nous en oublions de renouveler la protection solaire: cela nous vaudra quelques regrets les jours suivants! Mais pour l’heure, nous profitons de l’instant présent, avant de nous motiver à prendre le chemin du retour. Au loin, les nuages noirs semblent décidés à revenir et le tonnerre gronde en continu.

Sur le trajet inverse, le vent de face et la fatigue due à la chaleur nous ralentissent et il nous faudra 1h30 pour revenir à notre bungalow. Avouons-le, nous nous sommes à nouveau perdus dans les marécages et, bien que l’eau se soit en partie évaporée, n’avons encore pas trouvé d’autre solution que de traverser dans la boue! La journée se termine tranquillement tandis qu’un nouvel orage se déclenche. Le rythme de la vie ici nous plait bien et nous avons de la chance avec la météo (ciel dégagé le jour, orage la nuit), nous choisissons donc de changer les plans et de rester jusqu’à la fin de semaine! Les journées sont agréables, à l’ombre des terrasses de la pousada, dans le hamac ou en bord de plage et nous profitons le soir de magnifiques couchers de soleil. L’embouchure du fleuve, toute en longueur, entre la plage et une bande de sable le séparant de l’océan, offre les conditions idéales pour apprendre et pratiquer le kitesurf. Nous ne nous y tentons pas mais observons, impressionnés, les adeptes de ce sport enchaînant les figures, leur silhouette se détachant sur le ciel orange de la fin de journée. Pour le dernier dîner, nous nous offrons un restaurant en bord de plage, avec nos deux nouveaux amis: une superbe soirée! Le cadre, un ancien bateau transformé en bar, est magnifique et le menu délicieux (sashimi de poisson frais, sauce passion!), concocté par une Française qui vient de reprendre l’affaire. Nous avons d’ailleurs croisé un grand nombre de Français dans le village, certains seulement de passage pour des vacances insolites, d’autres plus installés, comme pour une retraite au bout du monde.

Le dimanche matin, il faut nous résoudre à quitter ce petit Paradis pour revenir à la civilisation. Nous avons eu du mal à réserver un 4×4 pour Barreirinhas, ces véhicules n’étant pas censés pouvoir circuler ce jour. La pousada nous a d’abord confirmé un prix, puis, alors que nous avons validé les nuits supplémentaires, a changé la donne en doublant le tarif du transfert (pas le choix, nous sommes coincés!) avant d’accepter de nous faire une promotion à force de protestations! Mais la chance est avec nous ce dimanche matin et le chauffeur de 4×4 accepte de nous prendre au prix local. Jennipher et Cédric sont du voyage et leur portugais impeccable y est probablement pour quelque chose! Après 2h de trajet très mouvementé à travers les marais (nous sommes littéralement secoués dans tous les sens!), nous arrivons avec soulagement au bac qui nous permet de traverser le Rio Preguiças et d’atteindre la ville. Un bon petit déjeuner et 2h plus tard, nous embarquons dans un taxi, qui nous conduit en 3h30 à la gare routière de São Luis. Tout est plus facile lorsque l’on est accompagné de personnes qui maîtrisent la langue locale! Nous réservons sans difficulté nos tickets de bus pour Belém, une ville située à l’embouchure de l’Amazone, puis partons déjeuner dans un minuscule restaurant local de la gare. L’après-midi passe assez vite (pour le moment nous ne sommes pas à court de conversation!) et nous montons dans le bus de nuit, qui démarre ponctuellement à 19h. Cette fois ça y est, nous quittons le Maranhão pour de nouvelles aventures en Amazonie!

2 réflexions sur “Le Parque Lençóis Maranhenses

  1. EVELYNE ET MICHEL dit :

    Bonjour
    Nous avons bien reçu votre carte on vous en remercie .
    Superbe voyage pour vous , de belles découvertes,
    Des aventures ! des paysages magnifiques ;dont vous nous faites pleinement profiter on voyage vraiment avec vous , ainsi vous nous donné une envie de partir découvrir certains pays .
    Bonne continuation pour la suite de votre voyage
    Et profitez ……
    Bise Evelyne et Michel

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